L’ancien ministre Philippe Douste-Blazy est au cœur d’une affaire judiciaire révélée mardi par Mediapart. Son nom apparaît dans le fichier client d’un vendeur automobile de luxe, récemment mis en examen pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale et usage de faux.
Selon l’enquête publiée, l’ancien maire de Toulouse aurait acquis deux véhicules Porsche via un mécanisme d’achat dissimulé impliquant des sociétés basées à Andorre. Ce stratagème aurait permis à Philippe Douste-Blazy d’échapper à la TVA française et au malus écologique appliqué aux véhicules très polluants.
Deux Porsche et des milliers d’euros économisés
Le premier véhicule, une Porsche d’une valeur de 151.666 euros, aurait été acheté par l’intermédiaire d’un vendeur installé en Haute-Garonne. Pour cette opération, une société immatriculée à Andorre aurait été utilisée, permettant à l’acheteur de profiter d’un taux de TVA à 4,5 % au lieu des 20 % en vigueur en France. Une économie estimée à environ 23.000 euros.
Un second achat aurait eu lieu en 2023, toujours via le même circuit : cette fois, le véhicule allemand est estimé à 235.000 euros.
Un vendeur mis en examen
Le vendeur mis en cause a été interpellé à son domicile le 18 mars. Il est soupçonné d’avoir orchestré ce système à travers deux sociétés immatriculées en principauté d’Andorre. Les véhicules étaient ensuite mis en circulation en France, échappant aux taxes françaises.
Douste-Blazy reste silencieux
Contacté par Mediapart, Philippe Douste-Blazy s’est refusé à tout commentaire : « Écrivez ce que vous voulez », a-t-il déclaré, tout en affirmant que la situation aurait été « régularisée », sans fournir de détails supplémentaires.
Figure politique bien connue – ancien ministre de la Culture, de la Santé et des Affaires étrangères – Philippe Douste-Blazy est également un soutien affiché du président Emmanuel Macron. Son implication présumée dans cette affaire pourrait toutefois ternir son image.